Entre vallée de l’Alagnon et Planèze de Saint-Flour, Celles est une commune discrète, qui renferme de nombreux trésors
patrimoniaux, dont une Commanderie templière. Immersion dans l’histoire.

Le Tumulus de Celles

Bien avant les templiers, les hommes se sont installés sur ce territoire, en témoigne le Tumulus de Celles.
Ce tumulus, daté de l’époque gauloise, marque la seconde époque de l’âge du fer, apogée de la puissance celtique. Localisé au sud-ouest de la gare de Neussargues, il fût détruit lors de son agrandissement. Fouillé par Jean Pagès-Allary au début du 20è siècle, il est renommé pour les nombreux objets retrouvés à l’intérieur.

Jean Pagès-Allary a d’ailleurs écrit un rapport intitulé « Dernier souvenir au tumulus de Celles (Cantal) », dans lequel il
détaille ses trouvailles, et notamment des poteries (vases de cérémonie, urne), outils (marteaux, poinçons, scies, …) et
armes (dont un talon de lance et l’armature d’un bouclier). Avant d’être un tombeau, ce lieu était une habitation, certainement d’un artisan, voire d’un chef, ce qui expliquerait l’abondance de trouvailles, objets et traces, sur un même site.

La commanderie des templiers

Une commanderie templière n’est pas un édifice militaire. C’est un bâtiment mêlant monastère et ferme, permettant de fournir des fonds pour l’armée templière (les chevaliers du Temple) et leur intervention en Terre sainte. Il s’agit donc
d’un ensemble de bâtiments, ayant également un lien avec d’autres maisons et domaines sur un grand territoire.
Une commanderie comporte toujours une chapelle (uniquement accessible aux templiers), des bâtiments de logement (dortoir, réfectoire, cuisine) et des communs (grange, bâtiments agricoles). La tranquillité des moines était assurée par une clôture, ce qui ne les empêchaient pas d’accueillir parfois des pèlerins dans un bâtiment dédié par exemple.

La commanderie templière de Celles

Outre l’aspect légendaire allant de pair avec l’histoire des templiers, la Commanderie en elle-même mérite votre attention. En effet, il s’agit de la seule commanderie ayant conservé des aménagements intérieurs.

Edifiée en 1260, elle abrite les templiers jusqu’en 1312, date de la dissolution de l’ordre. Les bâtiments sont alors dévolus aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Incendiée en 1360 et reconstruite en 1370, la commanderie conserve son architecture. Le domaine subira des travaux au 18è siècle, puis un remaniement au 19è siècle.
Aujourd’hui la commanderie se présente sous forme de bâtiments en quadrilatère autour d’une cour intérieure, avec des tours aux angles, les corps de logis attenants.

L’église, ancienne chapelle de la commanderie, préexistante lors de
l’édification, est intégrée. L’ensemble est spectaculaire : la Commanderie est classée Monument Historique en 1990, le classement prend également en compte le réfectoire, avec son plafond à caissons et sa cheminée, le dortoir, la cheminée de la grande salle du premier étage de l'aile Ouest, l'église romane et sa chapelle Nord et la croix du cimetière

Attention, l’ensemble est aujourd’hui privé.

L’église de la commanderie

Donnée à la commune, l’église est dédiée à Saint-Illide, évêque de Clermont. Elle mesure 20 m de longueur, est formée d’une nef couverte en plein cintre. A remarquer une magnifique voûte à nervure d’ogives. Ainsi qu’à l’extérieur, le clocher peigne, ou clocher-mur, avec 2 cloches.

Une très belle croix est à observer, face à l’église, dans l’ancien cimetière. Sur une haute colonne torsadée, deux scénettes : le Christ, bras levés, mains ouvertes, yeux clos, pieds superposés, au-dessus de lui une colombe, symbolisant le Saint-Esprit. A son côté Madeleine entoure la croix de ses bras. Au dos, une Vierge en prière sous un dais, encadrée de plusieurs petites têtes ailées. Estimée 17è siècle, d’inspiration baroque.

Trésors de patrimoine vernaculaire

Petit patrimoine restauré : le four de Ribes

Dans le cadre de sa campagne de restauration et de valorisation du Petit Patrimoine, Hautes Terres communauté a restauré le Four de Ribes. Pierre, lauze et ferronnerie cohabitent sur ce petit bâtiment daté entre 16è et 18è siècle.
A l’état de ruine en 2023, le Four a bénéficié d’un nettoyage et reconstruction, pour retrouver son allure d’antan !

D’autres éléments de petit patrimoine dispersés sur la commune

Amateurs de petit patrimoine ? D’autres trésors sont à découvrir :

  • La chapelle de Lachamp : presque carrée, couverte de lauze et surmontée d’un clocheton. Date estimée de construction 19è siècle.
  • La chapelle de Beynac : oratoire dédié à Notre-Dame des Grâces, abritant une Vierge à l’enfant polychrome. Date
    estimée de construction : 19è siècle. Une croix de pierre est disposée tout proche de la chapelle.
  • Croix de Beynac : à la sortie du bourg direction Ussel, une croix de pierre présente une sculpture d’une Vierge sans voile, mains croisées sur la poitrine. Estimée 17è siècle.
  • A Beynac, sont également visibles un travail à ferrer (ou métier à ferrer, ou en travail) et four banal, sur le couderc
    (espace agricole commun).

Celles, une commune ressourçante et inspirante !

Sont installés sur la commune une photographe et un cendrieur.